LE CACAO BIO ET ÉQUITABLE DE SAO TOMÉ
Sao Tomé-et-Principe cité en exemple en termes politiques — les élections se déroulent dans le calme, alternance régulière — l’est moins en termes économiques. En effet la production de cacao, ressource principale de l’île a fortement diminué après le départ des portugais en 1975. Il faut dire qu’en dehors des bâtiments coloniaux appelés Roças — aujourd’hui pour la plupart en ruine — les entrepreneurs portugais sont partis en laissant une population d’ouvriers agricoles peu formée et à 90% analphabète.
En 1975, le tout jeune état effectue une 1ère réforme agraire en nationalisant l’ensemble des terres et crée quinze grandes entreprises de gestion du cacao. Le système fonctionne bien les premières années, puis décroit doucement jusqu’à ce que la sècheresse de 1983 provoque une crise importante. L’état est obligé d’aider une à une l’ensemble des entreprises nationales.
En 1998, les entreprises font banqueroute, l’état lance alors, à l’aide de la banque mondiale, sa 2ème réforme agraire. Toutes les terres des deux îles sont morcelées en parcelles d’environ un hectare et distribuées aux santoméens. Chaque famille obtient en moyenne deux hectares. Dans chaque village est créée une association agricole composée de quelques personnes formées pour accompagner les habitants dans le travail de leur terre.
Toutefois, au bout de quelques années, seule une douzaine des cent vingt associations est rentable. L’entreprise française KAOKA met alors en place avec le ministère de l’agriculture une coopérative de production biologique et équitable. Quatre ans sont nécessaires pour mettre en place le projet et en 2005 a lieu la première exportation par la CECAB (Cooperative de Exportação de Cacau Biologico). 67 Tonnes de cacao sec partent vers Carpentras siège de l’association KAOKA. Dix ans plus tard, la coopérative est une réussite. Avec l’exportation de 1020 tonnes de cacao en 2015, elle représente à elle seule près de 40% de l’exportation de cacao de l’île qui s’élève au total à 2500 tonnes. De plus elle a passé le cap des 800 tonnes qui lui permet de s’affranchir des aides ; l’ensemble des frais de fonctionnement est payé par la production. Cependant, nous sommes encore loin des chiffres des années 1930 où Sao Tomé-et-Principe était un des principaux exportateurs au monde avec 36 000 tonnes par an.
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